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Que produire et Comment, par Qui ?


Qui décide de produire ?

La naissance d’un produit, c’est souvent le résultat d’une équipe de recherche et développement,plus que celui d’un inventeur isolé en raison de la complexité des techniques actuelles. On s’assurera qu’il correspond à une valeur d’usage réelle et non à une valeur ressentie (réunions organisées avec les associations de consommateurs et sondages).

La production sera assurée par des coopératives ouvrières.

Le produit correspond- il à un besoin ? Pas toujours, aujourd’hui il est souvent le fruit d’une réflexion pour introduire un produit miracle, breveté, qui assurera des bénéfices énormes pendant des années, mais on ne peut exclure qu’il correspond à un besoin.

Prenons l’exemple du téléphone portable. A l’origine, son lancement ne provenait pas d’une demande clairement définie de la part des consommateurs. Qui s’en passerait aujourd’hui ? Même pas ses détracteurs de la première heure. On peut supposer qu’une étude de marché a indiqué qu’il y avait une attente.

Nous voyons qu’à travers cet exemple la complexité pour définir un produit dont la valeur d’usage est réelle. Elle peut varier suivant les époques, les pays, les coutumes, etc.

Par contre la participation des consommateurs à l’amélioration d’un produit en cours de vie par exemple : la machine à laver, permettrait de concevoir un produit avec 3 ou 4 programmes au lieu de 20 dont on ne se sert pas, avec une durée de vie beaucoup plus longue. Les informations apportées par les consommateurs, soit par sondage, soit par des réunions organisées par les producteurs, sont plus facile à exploiter.

Il est évident que des règles, à l’échelon national, seront établies et contrôlées par des services publics locaux pour la fabrication des produits nouveaux. (Pour les produits anciens, des négociations seront organisées pour appliquer les nouvelles règles sociales et programmer la fin de vie des produits existants, si nécessaire).

Elles seraient les suivantes (liste non exhaustive) :

  • la naissance d’un produit doit correspondre à un réel besoin ;
  • emploi de matériaux non polluants ;
  • utilisation de matériaux recyclés ;
  • durée de vie des produits considérablement allongée par rapport à celle existante aujourd’hui (cette obligation nous mènera graduellement vers la décroissance) ;
  • interdiction de produire en flux tendu. La politique du juste à temps ou de celle du zéro stock (approvisionner les matières premières ou livrer les produits finis dans la plus petite quantité au moment voulu) sera interdite. Elle est génératrice de flexibilité, de multiplication des transports donc d’emplois précaires et de pollution.

Pour éviter une éventuelle concurrence entre coopératives sur les prix pratiqués, en « jouant »sur les salaires ou sur les conditions de travail, l’inspection du travail verra son rôle renforcé, du personnel sera recruté.

Où Produire ?

Le slogan des années 70 « produire et travailler au pays » pourrait se traduire aujourd’hui par « relocaliser et travailler au pays ».

Il n’est pas envisageable dans un monde globalisé, de construire un projet économique autogestionnaire et écologique avec des règles sociales strictes, si les marchandises importées ont été produites dans les pires conditions et contraires aux normes de production que nous aurions établies pour nos coopératives.

Ce problème résolu, se pose alors la répartition géographique des usines sur notre territoire. Des incitations financières aideront à installer des coopératives dans les déserts économiques. Des productions locales ou régionales sont tout à fait possibles pour des produits de grande consommation.

Les quantités

Pourquoi ne pas effectuer des études de marché pour les déterminer ? La grande difficulté sera de savoir quel sera l’impact des importations sur un produit donné. Mais aussi, quelle sera sa durée de vie. Ces quantités auront aussi une incidence sur le prix et sur les investissements nécessaires pour la mise en place de l’outil de production.

Se pose aussi la question de qui décidera du choix des producteurs. On imagine difficilement imaginer que l’équipe qui a mis au point un nouveau produit ne puisse pas décider de sa production.

Mais alors quel contrôle mettre en place pour éviter la guerre de producteurs ?

La publicité et la distribution

Il est évident que la publicité sera très encadrée. On peut imaginer que seront interdits la plupart des panneaux publicitaires à l’entrée et à l’intérieur des villes. La publicité papier sera réduite au strict minimum ainsi que celle télévisée.

Comment faire connaître les produits nouveaux. Télé ? Internet ? Dans les lieux de distribution ?

La distribution sera aussi autogérée. Mais on peut aussi penser que le gigantisme inhumain des Hypers sera abandonné au profit de structures plus réduites. Les circuits directs du producteur aux consommateurs seront encouragés.



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