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Pétition 15 Mai 2008

L’ALTERNATIVE À GAUCHE, ORGANISONS-LA !

Signez l'appel ! www.appel-a-gauche.org



1- Texte de l'appel

2 - Prochaines réunions.

3 - Newletter n°2

4 - Contribution : "changeons ce monde" (Etienne Adam, Gilles Alfonsi, François Asensi, Tarek Ben Hiba, Jean Brafman, Patrick Braouezec, Lionel Chassaing, Pierre Cours-Salies, Adjera Lakehal, Pierre Laporte, Jean-Pierre Lemaire, Alain Marcu, Fernanda Marrucchelli, Roland Mérieux, Gilles Monsillon, Nathalie Ovion, Evelyne Perrin, Katie Palluault, Patrick Silberstein, Catherine Tricot, Pierre Zarka). )

5 - Tribune : "Du bon usage des appel" (J.J. Boislaroussie)



L’ALTERNATIVE À GAUCHE, ORGANISONS-LA !

Nous célébrons l’anniversaire de Mai 68.
Le temps n’est toutefois ni aux commémorations, ni à la nostalgie.

La planète s’est profondément transformée. Le capitalisme se fait toujours plus prédateur. Les émeutes de la faim sont le corollaire de l’enrichissement indécent d’une minorité de privilégiés. Les crises financières s’enchaînent et une catastrophe écologique se dessine. Bousculée par un nouveau totalitarisme de marché, la démocratie s’étiole.

C’est à la refondation d’une politique d’émancipation qu’il importe de s’atteler.

En France, le sarkozysme se heurte déjà à la résistance du pays. Dans les entreprises du secteur privé, dans les services publics, à l’école, d’amples mobilisations se font jour.

À quarante ans de distance, deux questions se reposent à nous : quelles perspectives offrir à la colère sociale ? Comment la volonté de changer radicalement l’ordre des choses peut-elle redonner majoritairement le ton à gauche ?

À cet égard, chacun hélas peut le constater, il manque toujours une force incarnant un projet alternatif.

Du côté de la majorité dirigeante du Parti socialiste, les volontés hégémoniques se confirment, et avec elles les tendances au renoncement social-libéral, inspirées des exemples de MM. Blair ou Prodi. Mais la gauche de transformation sociale et écologiste ne doit pas, elle, s’accommoder d’un statu quo qui lui interdit d’espérer changer en profondeur la donne politique.

La menace du bipartisme devient plus forte, avec son choix mortifère ramené à deux variantes de l’adaptation au libéralisme. Tout cela peut nous conduire à des désastres comme celui que vient de connaître la gauche italienne, incapable d’empêcher le retour de Berlusconi aux affaires et littéralement disloquée.

Les municipales et les cantonales viennent pourtant de prouver qu’il existe ici un espace comparable à celui révélé par Die Linke en Allemagne ou d’autres expériences similaires en Europe. Faute de convergence entre des traditions et des cultures jusqu’ici séparées, faute de prendre en compte l’apport des mouvements sociaux et citoyens ayant émergé depuis plusieurs années, le champ des possibles demeurera inévitablement limité : aucune force constituée ne peut rassembler autour d’elle seule.

Les échecs passés nous instruisent des difficultés de l’entreprise. Nous n’en restons pas moins convaincus que c’est le seul horizon porteur d’avenir.


Un cadre permanent pour faire front

Nous en appelons donc à l’affirmation d’une gauche enfin à gauche. Qui n’oublie plus la nécessité de redistribuer les richesses. Qui soit en phase avec les aspirations des salariés, avec ou sans papiers, des quartiers populaires, des jeunes. Qui conjugue urgence sociale, urgence démocratique et urgence écologique. Qui permette au peuple d’exercer sa souveraineté dans tous les domaines. Qui place l’égalité entre hommes et femmes au cœur de son projet. Qui milite pour un nouveau mode de production et de consommation, soutenable et respectueux des équilibres écologiques. Qui promeuve la construction d’une autre Europe et des rapports de codéveloppement avec le Sud. Qui devienne, ce faisant, une véritable force.

Militants politiques, acteurs du mouvement social et culturel, nous pouvons dès à présent agir de façon coordonnée. Sans préalable sur les engagements des uns et des autres, construisons un cadre permanent qui nous permette, ensemble, nationalement et localement, de réfléchir aux moyens d’une vraie réponse politique aux attaques de la droite et du Medef et d’aborder les grands rendez-vous qui s’annoncent. D’ici l’été, que chacun et chacune se saisisse de cette proposition sur le terrain. Et retrouvons-nous à l’occasion d’un grand rendez-vous national en septembre, afin de prolonger ces échanges.




Premiers signataires :
Paul Ariès, Ariane Ascaride, François Asensi, Clémentine Autain, Christophe Barbillat, Francine Bavay, Hamida Bensadia, Pierre Bergougnoux, Jacques Bidet, Martine Billard, Jean-Jacques Boislaroussie, Patrick Braouezec, Bernard Calabuig, Yves Contassot, Eric Coquerel, Emmanuelle Cosse, Thomas Coutrot, Claude Debons, Bernard Defaix, Marc Dolez, Annie Ernaux, Jean-Claude Gayssot, Jacques Généreux, Susan George, Dominique Grador, Robert Guediguian, Michel Husson, Raoul-Marc Jennar, François Labroille, Frédéric Lebaron, Jacques Lerichomme, Philippe Mangeot, Roger Martelli, François Maspero, Gérard Mauger, Marion Mazauric, Daniel Mermet, Mohammed Mechmache, Philippe Meyrieu, Claude Michel, Yann Moulier-Boutang, Dominique Noguères, Michel Onfray, Christian Picquet, Christophe Ramaux, Yves Salesse, Denis Sieffert, Patrick Silberstein, Evelyne Sire-Marin, Emmanuel Terray, Rémy Toulouse, Marcel Trillat, Christophe Ventura, Marie-Pierre Vieu, Claire Villiers.




PROCHAINES REUNIONS

- Tournefeuille (Haute-Garonne), le 22 juin, à 10h, au Cinéma Utopia, avec Denis Sieffert.
- Paris, le 23 juin à 20h00 au gymnase Jean Dame, 17 rue Léopold Bellan (2e arr.), Métro Sentier, assemblée générale des signataires avec Denis Sieffert.
- Arcueil (Val de Marne), le 23 juin, à 20h30, salle Marius Sidobre, 26 rue Emile Raspail, assemblée générale des signataires du Val de Marne.
- Lille (Nord), le 25 juin, réunion pour les signataires du département et ceux du
- Pas-de-Calais avec Michel Soudais.
- Bordeaux, le 26 juin à 20h30 à l’Athénée, place Pey-Berland, ateliers de discussion.
- Clermont-Ferrand, le 26 juin, avec Marc Dolez et Christian Picquet
- Nevers (Nièvre), le 27 juin à partir de 18h00, à la Maison des Montôts
- Tours (Indre et Loire), le 27 juin à 19:00, Centre des Halles de Tours, salle 120, place Gaston Pailhou, à l’initiative des amis et lecteurs de Politis.
- Lyon ,le 30 juin 2008, à 20h, à la maison des passages 44 rue Saint-Georges, 5ème, (métro ‘Vieux-Lyon’).
- La Calmette (Gard), le 3 juillet à 19h au foyer municipal.

Vous trouverez les renseignements utiles concernant ces réunions (lieu, heure, contact…) sur le site de l'association Pour Politis : http://association.pour-politis.org/Debats-autour-de-l-Appel-de.html




DU BON USAGE DES APPELS

Si j'ai signé l'appel initié par "Politis", ce n'est certes pas pour constituer une direction autoproclamée de la gauche radicale, mais dans la continuité de l'orientation des Alternatifs qui portent leur propre projet et leurs propositions, et participent aux cadres unitaires de débat et d'action pour une gauche de transformation sociale et écologique.

Il y a en effet urgence à répondre dans l'unité au rouleau compresseur de la Droite et du MEDEF, à contrer le carcan de la bipolarisation.

- Il faut rompre avec la subordination du social et du syndical au politique, l'autoritarisme interne, le culte de l'unanimité, la prééminence des élections sur les initiatives populaires, la participation aux institutions conçue comme une fin en soi.

- Le mouvement altermondialiste a montré que les coopérations horizontales entre syndicats, associations et forces politiques sont possible : les luttes communes du politique et du social contre leurs ennemis communs n'excluent nullement les contradictions, les débats : le plus grand nombre est concerné.

- Dans un monde ravagé par le capitalisme mondialisé, le productivisme, la marchandisation, l'anticapitalisme est au cour du projet, le féminisme et l'écologie en sont partie intégrante: ce ne sont pas les contradictions secondaires de l'anticapitalisme

- Quant à l'autogestion, elle n'est ni un supplément d'âme ni un objectif lointain pour les lendemains. L'autogestion, l'autorganisation sont des exigences immédiates, but, chemin et moyen à la fois, pratique dans les luttes et aspiration dans le fonctionnement même des structures associatives, syndicales, politiques.

- Nous ne refusons pas par principe toute alliance avec le PS, en particulier dans les institutions locales où des avancées dans les politiques publiques peuvent être réalisées, mais où la vigilance est de rigueur face aux risques d'alignement et de digestion par l'institution.

En revanche le refus de gouverner aujourd'hui ou même demain avec le PS 'réellement existant" (ne nous cachons pas derrière la simple caractérisation d'une orientation social-libérale) est clair.

L'Appel s'inscrit dans une logique de convergence, vers un front commun, proposition lucide dans la configuration actuelle de la gauche de gauche.

Il faut que puissent se retrouver pour débattre et agir, des organisations politiques (PCF, LCR/NPA, les Alternatifs...) des courants de gauche écolos ou socialistes, les collectifs unitaires qui sont des lieux permettant a des non-encartés et encartés de diverses formations politiques d'agir ensemble, et des milliers de femmes et d'hommes que l'on retrouve dans les mobilisations féministes, antiracistes, écologistes, sociales, les pratiques autogestionnaires et alternatives, et toutes ces contestations sectorielles qui forment le kaléidoscope de l'altermondialisme.

Il faut enfin ne pas dissocier la question du projet de celle des constructions politiques nécessaires pour ne pas débattre en vase clos, pour nous retrouver, ensemble, sur tous les terrains, pour inventer une alternative.




Jean-Jacques Boislaroussie


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