TRIBUNES LIBRES
     
 
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Ecologie 11 octobre 2005

POUR UNE DECROISSANCE EQUITABLE ET SELECTIVE

Contribution des Alternatifs pour le lancement des E.G.D.E -[extraits]


L'aggravation de l'état de la planète justifie le lancement des Etats Généraux de la décroissance et la popularisation de la crise environnementale dans le champ politique. Les mouvements sociaux, notamment le courant altermondialiste, n'ont pas suffisamment intégré la question écologique dans leur combat. Inverser la tendance c'est agir pour stopper la croissance, une option prioritaire. La croissance économique étant un " accroissement à moyen et long terme des productions nationales", nous ne pouvons accepter que cet accroissement n'ait pas de limites alors que nous vivons sur une terre limitée. Réduire la croissance en diminuant les productions les plus polluantes et en ralentissant le prélèvement des ressources naturelles est incontournable pour des raisons écologiques et sociales. Une remise en cause du productivisme est un préalable, une relocalisation de l'économie s'impose avec la création d'alternatives et d'initiatives autogérées. Car la croissance économique ne réduit ni la pauvreté ni les inégalités, que ce soit à l'intérieur des pays développés ou dans les pays du Sud : après les réfugiés politiques et économiques, sont apparus les réfugiés écologiques (25 millions dans le monde).


Pour une objection de croissance

L'émergence d'un courant se réclamant de la décroissance, et dans lequel se retrouvent des associations, des individualités, des membres de partis politiques, est une étape vers le changement de pensée (imaginaire) nécessaire. L'exigence écologique doit être replacée dans un projet global prenant en compte l'exigence démocratique afin de contrer tout risque totalitaire et l'exigence sociale afin de se prémunir contre les choix réactionnaires. Elle doit s'intégrer dans un projet économique qui réduise les inégalités, qui lutte efficacement contre le chômage. Il revient à produire autrement, de distribuer autrement, de consommer autrement en tenant compte de l'aspect qualitatif. Une décroissance équitable mais aussi sélective est plus que d'actualité (crise énergétique), induisant une satisfaction des besoins vitaux, culturels, de santé, une redistribution de la richesse en somme.

Le terme " développement" n'est pas rejeté dès lors qu'il s'agit d'un processus contribuant à l'épanouissement de l'être humain. Le développement alternatif, ou "alterdéveloppement " englobe toutes les activités qui contribuent à son émancipation : la créativité, la citoyenneté, l'éducation, la culture, le loisir physique, le lien social... La société actuelle n'est pas acceptable, construisons en une autre ! Il faut sortir de l'aliénation individuelle et collective qu'entraînent nos modes de consommation, visible jusque dans les instruments choisis pour mesurer la santé des pays : cessons de faire référence définitivement à la notion de PIB ou de PNB et inspirons-nous de l' INDICE DE QUALITE DE VIE et de bien-être !


Commission "écologie" des Alternatifs


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