POUR UNE DECROISSANCE EQUITABLE ET SELECTIVE
Contribution des Alternatifs pour le lancement des E.G.D.E -[extraits]
L'aggravation de l'état de la planète justifie le lancement des Etats
Généraux de la décroissance et la popularisation de la crise
environnementale dans le champ politique. Les mouvements sociaux,
notamment le courant altermondialiste, n'ont pas suffisamment intégré la
question écologique dans leur combat. Inverser la tendance c'est agir pour
stopper la croissance, une option prioritaire. La croissance économique
étant un " accroissement à moyen et long terme des productions
nationales", nous ne pouvons accepter que cet accroissement n'ait pas de
limites alors que nous vivons sur une terre limitée. Réduire la croissance
en diminuant les productions les plus polluantes et en ralentissant le
prélèvement des ressources naturelles est incontournable pour des raisons
écologiques et sociales. Une remise en cause du productivisme est un
préalable, une relocalisation de l'économie s'impose avec la création
d'alternatives et d'initiatives autogérées. Car la croissance économique
ne réduit ni la pauvreté ni les inégalités, que ce soit à l'intérieur des
pays développés ou dans les pays du Sud : après les réfugiés politiques et
économiques, sont apparus les réfugiés écologiques (25 millions dans le
monde).
Pour une objection de croissance
L'émergence d'un courant se réclamant de la décroissance, et dans lequel
se retrouvent des associations, des individualités, des membres de partis
politiques, est une étape vers le changement de pensée (imaginaire)
nécessaire. L'exigence écologique doit être replacée dans un projet global
prenant en compte l'exigence démocratique afin de contrer tout risque
totalitaire et l'exigence sociale afin de se prémunir contre les choix
réactionnaires. Elle doit s'intégrer dans un projet économique qui réduise
les inégalités, qui lutte efficacement contre le chômage. Il revient à
produire autrement, de distribuer autrement, de consommer autrement en
tenant compte de l'aspect qualitatif. Une décroissance équitable mais
aussi sélective est plus que d'actualité (crise énergétique), induisant
une satisfaction des besoins vitaux, culturels, de santé, une
redistribution de la richesse en somme.
Le terme " développement" n'est pas rejeté dès lors qu'il s'agit d'un
processus contribuant à l'épanouissement de l'être humain. Le
développement alternatif, ou "alterdéveloppement " englobe toutes les
activités qui contribuent à son émancipation : la créativité, la
citoyenneté, l'éducation, la culture, le loisir physique, le lien
social... La société actuelle n'est pas acceptable, construisons en une
autre ! Il faut sortir de l'aliénation individuelle et collective
qu'entraînent nos modes de consommation, visible jusque dans les
instruments choisis pour mesurer la santé des pays : cessons de faire
référence définitivement à la notion de PIB ou de PNB et inspirons-nous de
l' INDICE DE QUALITE DE VIE et de bien-être !
Commission "écologie" des Alternatifs