TRIBUNES LIBRES
     
 
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Communiqué 9 février 2006

CHIKUNGUNYA, LE CIRQUE, CA SUFFIT !


Un parfum d’aérosol flotte sur l’île à grand spectacle…

Chacun y va de sa solution miracle auprès de la populace victime, les marabouts improvisés présentent et goûtent en direct leurs élixirs à base de jus de plantes diverses, les harangueurs de foire distribuent sans contrôle des produits toxiques. Dans une atmosphère délétère, autrefois qualifiée d’insurrectionnelle, des Messieurs Propres se rejettent leurs torts devant une foule médusée, avec comme seule constante l’accusation permanente de l’Etat, en passant sous silence leur inaction et leur imprévoyance au niveau local.

Sous la moustiquaire, les affaires continuent : une pénurie savamment organisée met le feu aux prix des anti-moustiques. Les marchands du temple sont toujours là où on les attend…

Des élèves de l’Ecole du 19ème KM au TAMPON viennent d’en faire amèrement les frais : Désinsectiser n’est pas jouer !

Ce batelage suffit ! Il est temps que la lutte tardive s’organise autour d’une cellule unique de crise, que la Réunion obtienne enfin les moyens d’une action organisée à son échelle, que les spécialistes tiennent un discours franc et clair à la population sur les dangers réels ou supposés qu’elle encoure, que l’on mesure l’efficacité des produits utilisés à l’aune de leur toxicité pour notre environnement, faune et flore.

Seule une coordination crédible, sérieuse et efficace, permettra de contenir l’épidémie de Chikungunya, au bénéfice des 20 000 victimes hebdomadaires potentielles de notre île.

Denis SIMONIN, Secrétaire Général Adjoint du MGER- Ecologie Sociale, Les Alternatifs Rouges et Verts, Ile de La Réunion




Communiqué 2 février 2006

Nassima DINDAR, Xavier BERTRAND : Démissions !!!!


Le Mouvement de la Gauche Ecologiste Réunionnaise, lors de sa dernière conférence de presse a tenu à mettre en exergue les manquements du Conseil Général et de l'Etat dans les mesures à prendre pour faire face à l'épidémie de Chikungunya. Madame la Présidente, dans une page de publicité parue dans la presse ces derniers jours, nous dit que l’heure n'est pas à la polémique mais à l'action. Au MGER nous disons que si toutes les forces doivent être employées contre ce qui s'avère être une catastrophe aussi bien sanitaire qu'économique, il ne faut pas oublier de toucher du doigt là où ça fait mal. N'en déplaise aux responsables de la DRASS, de la Préfecture ou du Conseil Général, on peut tout à fait mener la guerre, mais rien ne peut empêcher le citoyen de s'interroger! Lors de sa visite-éclair, le Ministre de la Santé nous a assuré que dés le début de l'épidémie, le Gouvernement avait agi en concertation avec la DRASS et la préfecture et que la réaction a été proportionnelle à l'avancée de l'épidémie. Il nous a expliqué qu'au mois de mars 2005 il n'y avait aucune raison de s'alarmer, la DRASS comptait sur l'hiver austral pour tuer les moustiques. La réponse du MGER au ministre de la santé c'est que dés le début, quand l'Alliance, la presse et les radios se sont fait l'écho d'une catastrophe annoncée, l'Etat et le Conseil Général auraient du s'inquiéter et mener les actions nécessaires pour que la situation d'épidémie dans laquelle nous nous trouvons actuellement puisse être jugulée. Puisque Monsieur le Ministre prétend que le gouvernement a fait ce qu'il fallait et qu'il est normal de mettre les moyens en œuvre seulement lorsque l'épidémie se déclare, qu'il nous explique pourquoi lorsqu'il s'agit de prévenir une épidémie en métropole, la réaction est immédiate et de grande ampleur.

"Les Réunionnais ne sont pas plus, mais ne sont pas moins que l'ensemble des citoyens européens"

N'est-ce pas en vertu du principe de précaution que la France et l'Europe depuis près de deux ans prennent des dispositions pour éviter une épidémie de grippe aviaire ? N'a t-on pas, depuis plus d'un an réalisé des stocks considérables de Tamiflu pour prévenir la pénurie en cas d'épidémie? Non ! Décidément, les arguments de Monsieur Xavier BERTRAND ne tiennent pas ! Depuis mars 2005 la radio KOI suivie un peu plus tard par Radio Free Dom s'est largement fait l'écho de l'épidémie qui s'avançait alors. Ensuite la presse s'est largement ouverte aux peurs et préoccupations des Réunionnais. Les oreilles des responsables semblaient être fermées aux interrogations de la population face à une catastrophe annoncée. La présidente du Conseil Général prétend que ce ne sont pas ses services qui ont la responsabilité du traitement anti-moustique, mais ce qu'elle oublie de dire c'est que c'est bien au Conseil Général que revient le rôle de surveiller l'état sanitaire de la Réunion et la gestion de la population de moustiques. Il est vrai que Madame la Présidente ne réagit aux problèmes réunionnais que si il y a une caméra et un ministre à son bras !

La direction du Conseil Général, le Préfet et la direction de la DRASS ont mis la Réunion à terre à cause de leur inconséquence, ils doivent en tirer les leçons. Après l'épisode de la canicule en France, le ministre de la santé François MATTEI, n'a pas hésité à démissionner. Gouverner c'est prévoir et lorsque l'on n'est pas capable de remplir la mission pour laquelle le peuple vous a élu, on devrait avoir l'humilité de se retirer!

Le MGER lance un cri d'alarme devant l'anarchie qui s'installe dans la prévention et dans le traitement anti-moustique. Sans aucune précaution, on balance à tout va, des tonnes d'insecticides sans même en connaître la provenance ni les conséquences que cela aura sur l'environnement; Lors de sa dernière Conférence de presse Le MGER s'est alarmé contre cette gabegie ! Nos militants sur le terrain ont pu voir le résultat d'une lutte menée sans aucune cohérence. De nombreux caméléons ont été vus morts aussi bien dans le Sud que sur le sentier littoral Nord, preuve de l'incompétence et de l'incurie des services chargés de réaliser le travail de démoustication. La faune et la flore de la Réunion sont en danger, on emploie des produits massivement sans étude préalable et en agissant ainsi on casse la chaîne da la vie! Les abeilles ne vont pas tarder à être touchées si ce n'est déjà fait. Enfin n'oublions pas que le caméléon est un des principaux prédateurs du moustique. Tout le monde veut partir en guerre contre le moustique mais n'oublions pas que les guerres ne se gagnent pas dans le désordre ! Désolé d'être vulgaire, mais il faut bien avouer que depuis la mobilisation générale contre le moustique, cela ressemble à un véritable "bordel".

Pour conclure le MGER réclame une commission d'enquête publique sur la responsabilité des services de l'Etat et du Conseil Général pour ce qui est des retards et des manquements dans la prise en compte de la crise. Depuis bientôt un an, le MGER réclame que soit mis en place un comité régional à l'environnement, car c'est dans des cas comme celui-ci que ce comité pourrait mettre des garde fous contre un traitement à outrance sans aucune forme de prévention. La Réunion est en guerre mais dans l'anarchie ambiante, les dommages collatéraux risquent d'être irréversibles. Alors Réagissons !!

Guy RATANE-DUFOUR, Secrétaire Général du MGER- Ecologie Sociale Les Alternatifs Rouges et Verts, Ile de La Réunion


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