TRIBUNES LIBRES
     
 
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Université d'été 4 juillet 2006

CONTRIBUTIONS SUR LE THEME DU TRAVAIL

1- extrait du journal des Alternatifs du Gers (2002) :

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2- Produire, travailler et consommer autrement.

Ecologie – emploi
Une nouvelle politique des transports dans la ville aurait deux avantages :
Celui de la diminution de la pollution,
Celui de la création d'emplois

La suppression de la circulation des véhicules particuliers dans les centres villes ne peut être réalisée que par le développement des transports publics; création de nouvelles lignes (bus, tramways trolleybus, métro), fréquence des navettes, modification des circuits. Les salariés ou chalands se rendant en ville laisseraient leurs véhicules sur des parkings de délestage qui seraient construits.

La gratuité de ces transports peut se concevoir en faisant participer les entreprises à leur financement. Cette gratuité existe dans certaines villes qui ne sont pas toujours de gauche…

La création d'emplois peut être réalisée sur des parkings de délestage; essentiellement des emplois de services (entreprises sous forme coopérative). Les salariés laissant leur véhicule en stationnement pour la journée confieraient ceux-ci (éventuellement) à des réparateurs pour assurer leur maintenance. De nombreux autres services seraient envisageables, par exemple : réparation de petit électroménager, outillage de jardinage, micro ordinateur, lavage, repassage, etc… Des démarches administratives seraient confiées à des coursiers. Des garderies d'enfants seraient créées ainsi que des bornes internet. Ces parkings seraient aussi un lieu où le co-voiturage serait organisé.

Relocalisation des emplois
Il n'y a pas que les emplois de service qui sont socialement utiles. Certaines productions de produits qui, par leur utilisation quotidienne dans la vie de chacun (habillement, chaussures, sacs, etc…) permettent de fabriquer des quantités dites économiques, seraient en mesure de satisfaire les besoins d'une région. Une condition toutefois : que ces centres soient à la fois des lieux de production et de vente. Il faut étudier cette voie, mais on peut imaginer que ces circuits courts permettraient de vendre ces produits à des prix voisins de ceux pratiqués par la délocalisation grâce à la récupération des marges des distributeurs (3 à 4 fois le prix d'achat).

Il faudrait créer des lieux où ces ateliers divers seraient regroupés afin de faciliter le déplacement des consommateurs; ce serait soit de nouvelles zones, soit la réouverture d'usines délocalisées à qui on donnerait une nouvelle vie où, pourquoi pas, des centres contigus aux parkings de délestage précédemment cités.

Ces fabriques seraient créées sous forme de coopératives, dans une ville, une région, un pays. Des unions de coopératives pourraient se concevoir afin d'organiser des achats en commun de matières premières (tissus, fils, cuirs, machines, etc…) car, face aux multinationales qui ont une puissance d'achat phénoménale, il y aurait intérêt à effectuer ces regroupements.

Le financement serait réalisé à partir d'aides financières locales, départementales, régionales, nationales; mais aussi par l'épargne locale, par emprunts à taux réduits, voire aussi par l'apport de primes de licenciement de salariés.

Pourquoi ne pas envisager que les entreprises qui licencient soient dans l'obligation de participer au financement de la création de ces SCOOP ? Voilà une proposition de loi pour les prochaines législatives.

Ces quelques idées demandent à être approfondies par des études de faisabilité, par des rencontres avec des salariés victimes des délocalisations, des syndicats, des banques coopératives, la confédération des SCOOP, etc…

Puis créer quelques centres tests afin de découvrir dans la pratique quels sont les obstacles, les erreurs que nous n'aurions pas appréhendés lors des études.

Ces coopératives auraient l'avantage de concrétiser sur le terrain notre projet autogestionnaire, de l'inclure dans notre futur programme législatif ou municipal. De nouvelles lois seraient à mettre en place pour favoriser le développement des SCOOP. Dans nos futures discussions avec nos partenaires pour les prochaines élections, nous aurions l'avantage de sortir des généralités, d'être constructifs grâce à nos propositions concrètes pour lesquelles il ne serait pas question de les passer à la trappe.

Autre enjeu, alors que nous n'arrivons pas à percer le mur des media nationaux, un projet novateur, bien ficelé, rencontrerait certainement un écho favorable dès lors que sa présentation aura été l'objet d'une étude fiable et que celui-ci soit une réelle alternative tant sur le plan de la création d'emploi que sur celui de son sérieux économique.

C'est pour nous, Alternatifs, le moment de mettre en pratique notre combat autogestionnaire, sachant que ces propositions ont leurs limites à l'intérieur du système capitaliste.

Edouard Ryckeboer




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